mardi 6 septembre 2011

Motion finale du Congrès 2011 de R&PS

1/ Le Congrès 2011 de RPS a été précédé d’une réunion avec Eva Joly, candidate Europe Ecologie les Verts à l’élection présidentielle de 2012. Les propositions de la candidate, dans son discours et dans les réponses apportées à chacun des partis membres, ont été particulièrement satisfaisantes, notamment en ce qui concerne les langues régionales, l’abrogation de la loi Sarkozy du 16 décembre 2010, la création de collectivités spécifiques correspondant aux territoires des partis membres, en faveur d’une régionalisation incluant des statuts d’autonomie selon les standards européens les plus avancés, etc... Aussi, le Congrès de RPS décide d’engager les partis membres de RPS à soutenir la candidature écologiste d’Eva Joly en 2012.

2/ Le Congrès de la Fédération RPS réaffirme que les territoires à forte identité doivent être reconnus dans le cadre de la Constitution, dans le cadre d’une « sixième République » fédéraliste. RPS prône un fédéralisme social, solidaire et différencié qui permette à chaque peuple, en fonction de ses spécificités, de bénéficier d’un statut spécifique et de compétences adaptées.

3/ Le Congrès RPS approuve la coopération mise en place avec le mouvement Amazigh représenté au sein de son Conseil Fédéral par le Congrès Mondial Amazigh : , solidarité avec le peuple Amazigh et soutien à ses revendications et à sa lutte contre les dictatures des Etats en Afrique du Nord, notamment, dans le contexte actuel, en Libye. Il décide la création d’un collège spécifique en son sein dédié aux « diasporas identitaires » organisées dans l’Hexagone. Ce Collège comptera 18 droits de vote, à l’instar de ce qui est réservée à une nation territorialisée. Six droits de vote sont attribués au mouvement Amazigh. Un avenant aux statuts, soumis au prochain Conseil Fédéral, précisera les modalités d’association de ces mouvements aux différentes élections.

4/ Les priorités de l’année à venir de RPS seront centrées sur trois objectifs :

 Mettre la question des Langues Régionales et la réécriture de l’article 2 de la Constitution au cœur de la campagne pour les prochaines élections présidentielle et législatives. RPS apporte son soutien à l’initiative des manifestations pour les langues envisagées pour le 31 mars 2012, en pleine campagne électorale

 Obtenir le retrait total de la loi Sarkozy du 16 décembre 2010, véritable loi de recentralisation et de destructuration des territoires au profit des métropoles urbaines, et tout particulièrement de Paris et de sa région.

 Engager, à travers notamment le développement des énergies renouvelables, un projet économique donnant la priorité à une reterritorialisation de l’économie, selon les principes mis en oeuvre par le gouvernement SNP en l’Ecosse autonome, gouvernement qui a fait de l’Ecosse le territoire n°1 en Europe pour les Energies renouvelables. Ce projet de développement énergétique décentralisé est à l’opposé du « modèle nucléaire français », archétype du développement promu par un Etat centralisé.

5/ Le Congrès RPS a défini un mandat de négociation avec EELV et les composantes d’une alternative à Nicolas Sarkozy, notamment en vue des élections législatives. Il a approuvé le rapport financier présenté par son trésorier et demandé qu’une meilleure régularité des versements de sa quote-part de financements publics soit garantie à l’avenir.

6/ L’Université d’Eté et le Congrès 2012 auront lieu au Pays Basque. Le Congrès a également approuvé la candidature de la Savoie pour 2013.

lundi 29 août 2011

Discours de Madame Eva Joly au cours de l'UE 2011


27 Août 2011– Mouans-Sartoux – Université d’été RPS



Cher(e)s ami(e)s, 

Je suis particulièrement heureuse de partager avec vous ce moment de réflexion et d’amitié, ici, à Mouans-Sartoux, en Occitània ! Et je tiens particulièrement à saluer Monsieur le Maire, notre ami André Aschieri, infatigable militant de la cause écologiste. Je pense notamment à ses batailles contre la spéculation immobilière, à son travail remarquable au sein de l’Agence française de sécurité sanitaire ou sur les effets des ondes électromagnétiques. Je salue aussi Max Simioni qui avec son frère Edmond lutta contre les boues rouges avec le soutien du peuple Corse. Le régionalisme et l’écologie sont de vieux complices ! 

  Tous ces combats témoignent à leur façon du rôle décisif des écologistes depuis trente ans, non seulement comme lanceurs d’alertes, mais aussi comme porteurs de solutions.

Je pense aux militants de l’Union démocratique bretonne qui se sont battus pour préserver Plogoff. Je pense aux militants occitans qui se sont levés pour lutter contre l’implantation du camp militaire au Larzac. Je pense aux militants Alsaciens qui ont lutté parmi les premiers contre la centrale de Fessenheim. Les régionalistes ont été avec les écologistes des précurseurs. Nous devons maintenant transformer l’essai et proposer des solutions pour mettre l’écologie au pouvoir dans les régions et à Paris. 
Nous allons mener ensemble une belle campagne. Elle sera l’occasion de mettre en avant des thèmes communs comme par exemple la prise en compte des langues et cultures régionales. Si je suis élue je reviendrai sur l’article 2 de la constitution, adopté en 2008, qui n’est qu’un leurre. Au lieu de reconnaître la charte européenne des langues régionales, le gouvernement Sarkozy/Fillon a fait adopter une vague phrase (« Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France »).
J’avoue que pour ma part, née étrangère et ayant appris la langue française comme une langue magnifique et désirée, je trouve curieux de supposer qu’un article de loi, fut-il de la constitution, puisse encore être utile à protéger la langue de Molière sur son lieu de naissance. Il ne peut servir qu’à faire périr d’autres langues, à réduire le bilinguisme comme on voudrait réduire la binationalité. Alors que le bilinguisme, comme la binationalité, est une chance et une richesse.
En plus, le conseil constitutionnel a considéré le 20 Mai dernier que cet article ne créait aucun droit en faveur des langues régionales. Si je suis élue, je reviendrais sur cette injustice. Je proposerais la reconnaissance des langues et cultures régionales dans un paquet institutionnel instaurant la 6èmeRépublique avec le droit de vote des étrangers aux élections locales, le non cumul des mandats, la reconnaissance d’un statut de l’élu et la possibilité d’une organisation différenciée des pouvoirs régionaux. C'est-à-dire un pouvoir législatif étendu pour les régions.  
C’est ce qu’ont obtenu les peuples Gallois, catalans, basques, les lander allemands et c’est ce qui est en train de devenir la norme en Europe. C’est ce qu’on appelle l’autonomie politique des régions. Je ne comprends pas pourquoi, en France, ce système de compétences nouvelles pour les régions, allant vers un système fédéral, est encore considéré comme un tabou. Celui-là, nous le ferons sauter ensemble.
Chers amis, cette année 2011 a vu le soulèvement démocratique des peuples au Maghreb et au Moyen Orient, dont nous venons de vivre un nouvel épisode avec la chute du dictateur Khadafi. C’est une nouvelle étape de la décolonisation qui s’est ouverte avec les révolutions démocratiques tunisienne, égyptienne, libyenne, syrienne, bahreini. L’Union pour la Méditerranée, cette coquille vide du Sarkosysme est morte née. Ce qui est en train de se construire sous nos yeux c’est l’Union des peuples de la Méditerranée. 
Or, que voyons-nous ? La question des identités de ces peuples, soumis à la colonisation ottomane, anglaise ou française, puis à des pouvoirs despotiques néocoloniaux est en train de ressurgir. 
Il n’y aura pas d’union libre de l’Euro-Méditerranée sans reconnaissance des droits des peuples palestiniens, kurdes, sahraouis, kabyles, berbères, des minorités religieuses comme les Coptes. Il n’y aura pas de construction d’un avenir entre les peuples de la Méditerranée sans solution politique à ces quetsions qui se posent en Turquie comme en Italie, en Algérie comme en France. Vous avez créé l’Alliance Libre Européenne qui travaille en étroite collaboration avec les Verts européens dans le cadre du groupe dans lequel nous siégeons, François Alfonsi et moi-même. 
Nous devons donner une nouvelle impulsion à la politique euro-médittéranéenne considérée comme une question démocratique essentielle.  
           


Chers amis,
Je veux vous faire part aujourd’hui d’une conviction profonde. Il est désormais temps que les idées communes qui nous rassemblent prennent toute leur place dans la vie démocratique. L’écologie et le fédéralisme, ce n’est pas pour demain, c’est pour maintenant ! Et pour que les choses soient encore plus claires : dans le débat présidentiel qui s'ouvre, nous n'avons pas seulement l'intention de témoigner de nos idées, nous avons la volonté de les faire gagner !

Quelles sont-elles, ces idées qui nous ont fait emprunter un chemin commun depuis plus de deux ans ? Le système politique que nous prônons, nous tous les militants d’Europe Ecologie Les Verts, est celui du fédéralisme différencié. C’est le contre-pied radical du système centralisé unitariste français. La France n’est pas Paris 7ème, la France n’est pas Neuilly.

Nous voulons ainsi remplacer la pyramide descendante du pouvoir par une pyramide ascendante, de l’échelon géographiquement le plus petit à l’échelon géographiquement le plus grand, selon un principe de subsidiarité et non de hiérarchie. Nous voulons encore, suivant en cela les modèles espagnol ou canadien, que chaque région puisse avoir un statut différent, des compétences différentes, en fonction de ses propres revendications. Nous voulons enfin que la région soit avant tout un espace politique de débats démocratiques et de prises de décisions au lieu de devenir simplement un territoire en concurrence avec d’autres.

Ces idées ont des traductions concrètes qu’avec vous,  j’ai bien l’intention de promouvoir tout au long de la campagne présidentielle. Elles consistent notamment à proposer quelques mesures simples.

Premièrement, il convient de développer les compétences et de renforcer les budgets des régions dans le cadre d’une réflexion sur la décentralisation qui doit laisser la place à la diversité : nous revendiquons aussi bien l’autonomie pour une région basque de la taille d’un demi-département que la réunification de la Bretagne, par le rattachement de la Loire Atlantique, la fusion entre la Basse et la haute Normandie ; une région de la Savoie, une collectivité unique de la Corse. 

Deuxièmement, il est temps d’accorder enfin aux régions un pouvoir réglementaire élargi, voire un pouvoir législatif secondaire, permettant d’adapter aux réalités régionales les normes nationales dans nombre de domaines : culture, environnement, littoral, etc. L’inflexion forte en matière de compétences et de budgets doit évidemment s’accompagner de l’institutionnalisation d’un véritable gouvernement régional.

Troisièmement, il est déterminant de restreindre encore le cumul des mandats pour couper le lien entre mandat national et mandat régional. Ce cumul constitue un obstacle essentiel à la poursuite de la logique décentralisatrice mise en oeuvre depuis 1982. Il contribue en effet à concentrer, entre les mains
d’une seule et même personne, des intérêts contradictoires.

Chers amis,

Nous suivons une route commune depuis plus de deux ans et nous savons bien que notre projet fédéraliste doit s’inscrire dans une vision plus vaste de transformation écologique et sociale. Nous en avons fait l’axe de nos campagnes électorales européenne, en 2009, et régionale, en 2010, avec les succès électoraux que nous savons. Notre responsabilité, désormais, est de convaincre les Français dans le cadre d’un scrutin présidentiel dont on dit souvent qu’il n’est pas favorable aux écologistes ou aux fédéralistes. Et bien sachez que je suis décidée à faire mentir les sceptiques et à convaincre les électeurs que le vrai parti du changement, c'est nous.


Car il est urgent de changer de politique. L’actualité de ces derniers jours nous montre malheureusement que, face à la grave crise financière qui frappe les économies européennes, le gouvernement de M. Sarkozy choisit à la fois l’éphémère et l’injustice. Chacun sent bien que les mesures annoncées par le Premier Ministre ne sont pas à la hauteur des enjeux de cette crise majeure de l’endettement qui appellent des solutions durables et non pas jetables ! Chacun comprend bien que les dispositifs retenus ne modifient en rien un système fiscal que nous devons réformer profondément en nous servant d’une seule et même boussole : la justice.

Je ne m’appesantirai pas sur la contribution cosmétique que les très riches seront priés de verser, pendant quelque temps seulement. Il me suffit de citer deux chiffres : les 2 milliards d’euros par an qu’a coûté au budget de l’Etat, la récente modification de l’ISF, les 200 millions d’euros que rapportera cette taxe provisoire à partir de 2012. Autrement dit, le gouvernement entend reprendre dans la poche des Français les plus privilégiés, un dixième de ce qu’il vient de leur donner. 
De l’ensemble des annonces gouvernementales, il faut sans doute retenir l’essentiel : le détricotage très partiel d’un ouvrage construit au lendemain de la victoire de Sarkozy en 2007 et dont les deux principales conséquences, soulignées par tous les économistes et institutions sérieux ont été l’inefficacité économique et l’irresponsabilité budgétaire.

Car, on ne le répétera jamais assez. Nicolas Sarkozy et son gouvernement ont été les principaux pyromanes de la dette publique. Ils ont beau jeu aujourd’hui d’invoquer la crise financière pour tenter de justifier la rigueur et l’austérité. Ce sont eux qui, par leurs mesures inefficaces et irresponsables ont conduit la France au bord de la faillite! 

Chers amis, 

Au moment où commence véritablement notre campagne pour l’élection présidentielle, je vous propose de nous rassembler autour d’une double démarche : d’une part, l’explication patiente mais déterminée de notre projet écologiste et fédéraliste à tous nos concitoyens, fussent-ils tentés, par désarroi, de donner leurs voix aux porte-parole de la démagogie et du populisme ; d’autre part, l’écoute attentive et curieuse de toutes celles et ceux qui, chacun dans leur vie quotidienne ou associative, bâtissent à leur façon les fondations d’un monde nouveau. Même dans une campagne électorale présidentielle nous devons faire valoir nos valeurs : la démocratie de proximité plutôt que la petite phrase du journal télé! 

La campagne sera rude, mais je souhaite qu’elle soit belle. Nous avons des atouts formidables, à commencer par vous qui constituent le ferment du fédéralisme de demain. Je veux saluer aussi, à travers vous,  les milliers de militants de notre organisation ou de notre coopérative, les centaines de groupes locaux enracinés sur le terrain qui sont prêts, demain, à engager le combat électoral. Ensemble, je vous le promets, nous allons remettre les marchés à leurs places, remettre l'écologie au centre de l'économie et remettre le fédéralisme au pouvoir. 
Prenons notre destin en mains. Vive l’Europe des Régions, vive l’écologie, vive la France, riche de sa diversité. 


mercredi 20 juillet 2011

Présentation de la XVIème Université de R&PS

Pour la XVIème édition de son Université d’Eté, Régions et Peuples Solidaires a décidé exceptionnellement de faire une entorse au principe d’itinérance de ses Journées. Les 25,26 et 27 aout 2011, les autonomistes de Bretagne, Pays-Basque, Catalogne, Corse, Alsace, Savoie et Occitanie poseront leurs valises dans la charmante commune provençale de Mouans-Sartoux qui avait tant enchanté les congressistes l’année dernière.


Une UE ouverte sur l’Europe et le Monde


La Fédération R&PS, qui connait depuis 2009 et les élections européennes de jolis succès électoraux, est devenue un exemple pour les Peuples en lutte de l’Europe. Ainsi avec l’appui de l’Alliance Libre Européenne (fédération européenne des mouvements autonomistes et indépendantistes), les partis nationalistes de progrès de Sardaigne, de Val d’Aoste, de Venise ou encore du Sud Tyrol sont en train de se rassembler dans une fédération genre « R&PS italien ». Les Peuples d’Italie seront tous présents à Mouans-Sartoux pour s’imprégner du fonctionnement de R&PS. L’Ecosse sera aussi à l’honneur. Gérée depuis 2007 par le Scottish National Party (SNP), l’Ecosse est un exemple en terme de lutte contre le réchauffement climatique. Un représentant du SNP interviendra au court de l’UE pour présenter les mesures du Gouvernement Ecossais en matière de politique énergétique. L’ouverture à l’Europe se fera aussi dans la fête. Ainsi, plutôt que d’organiser un repas de gala, R&PS proposera aux congressistes et aux habitants de Mouans-Sartoux une superbe soirée musicale. Elle rassemblera polyphonie corse, musique et danse d’Ecosse et d’Occitanie. Le groupe phare de la soirée sera Lou Dalfin, sans doute le plus grand groupe de musique occitane de la scène actuelle. 

Une UE en phase avec l’actualité


Les thèmes abordés au cours des Universités d’Etés sont choisis en fonction de l’actualité. Parmi ceux qui tiennent le haut de l’affiche il y en a un qui préoccupe particulièrement les « Régionalistes »depuis plusieurs mois déjà, c’est l’avenir des collectivités locales. Rappelons que la loi de réforme des collectivités a été publiée le 16 décembre 2010 et que rien n’empêchera son application sauf…sauf si en 2012 d’un côté la Droite perd les Législatives et que M. Sarkozy ne brigue pas un deuxième mandat à la Présidence de la République et de l’autre R&PS s’impose dans le débat de sorte qu’une autre réforme des collectivités soit mise en œuvre. L’UE 2011 sera la dernière avant la Présidentielle et les Législatives. R&PS espère bien profiter de l’occasion pour peser dans le débat public. Des partenaires politiques de R&PS seront invités à se joindre aux travaux. Les choix énergétiques faits par les sociétés occidentales il y a une cinquantaine d’année en faveur du nucléaire et des ressources fossiles se trouvent être des impasses. 2010 et 2011 ont été marqués par des catastrophes en série . Avec l’explosion de la centrale nucléaire de Fukushima, l’augmentation du prix des carburants, le désastre de l’exploitation des gaz de schiste ou encore l’incendie de la plateforme pétrolière BP en Louisiane, c’est toute une stratégie de l’énergie qui vacille. Sous peine de connaître des crises encore plus désastreuses et encore plus nombreuses, il est grand temps de mettre en place les alternatives. Il faut engager la conversion écologique de la société. Pour R&PS, elle passera par la décentralisation de la gestion de l’énergie, par l’autonomie énergétique des territoires.

Voilà donc les trois thèmes qui seront abordés en 2011 à Mouans-Sartoux : autonomie énergétique, réforme institutionnelle, développement des régionalistes en Europe